Le marché immobilier démarre l’année sur deux bonnes nouvelles : la baisse des taux de crédit en janvier et la remontée des taux d’usure. Un alignement de planètes après l’assouplissement des conditions d’endettement le mois dernier…
Taux de crédits en baisse
L’année 2021 commence sous de bons augures côté crédit. Une dizaine de banques, nationales ou régionales, viennent d’abaisser leurs taux de crédit pour le mois de janvier, de 0,05 à 0,20 %, quand d’autres les ont laissés stables. De plus, aucune banque n’a remonté ses taux. Bien sûr, les baisses ne concernent que certains profils, mais pas forcément les salaires les plus élevés. « En ce début d’année, on note la volonté des banques de prêter et conquérir ainsi de nouveaux clients, avec une cible plus large, pouvant concerner des profils moins convoités l’année dernière avec des revenus moins élevés ou des projets autres que l’achat d’une résidence principale. De ce point de vue-là, l’année commence bien pour ceux qui souhaitent réaliser un achat immobilier », constate Sandrine Allonier, directrice des études et porte-parole de Vousfinancer.
Les taux moyens affichent donc 1,05 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans pour ce mois de janvier, en baisse d’environ 0,10 % par rapport à janvier 2020.
« Avec les baisses successives de taux appliquées par les banques depuis la rentrée 2020, les taux de crédit sont actuellement inférieurs à leur niveau de janvier 2020 et à nouveau à leur plus bas niveau historique de l’automne 2019. Combinés à l’assouplissement des recommandations du Haut conseil de stabilité financière qui permet désormais d’emprunter avec un taux d’endettement à 35 %, ces taux en baisse resolvabilisent les emprunteurs qui peuvent ainsi emprunter près de 10 % de plus qu’il y a un an ! », complète Sandrine Allonier.
Taux d’usure en légère hausse
Parallèlement, les taux d’usure (taux maximum au-delà desquelles une banque n’a pas le droit de prêter) remontent légèrement au premier trimestre 2021, notamment pour les prêts sur des durées de moins de 10 ans (+ 15 points de base), et sur les durées moins de 20 ans (+ 5 points). Il est quasi stable sur les durées de 20 ans et plus, à 2,67 %, après être descendu à 2,51 % au 2ème trimestre 2020, son plus bas niveau historique qui avait conduit à l’exclusion du marché de nombreux emprunteurs potentiels.
« Cette remontée du taux d’usure, dans un contexte de taux de crédit en baisse est une bonne nouvelle car cela va redonner de l’air au marché : il y a un an de nombreux refus de prêt étaient liés au niveau des taux d’usure, plus bas que maintenant, dans un contexte de taux de crédit plus élevés. Cette remontée des taux d’usure devrait permettre à certains emprunteurs d’obtenir plus facilement leur crédit, à condition bien sûr qu’ils soient finançables », analyse Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
« Certaines catégories d’emprunteurs restent encore pénalisées par le taux d’usure. Il s’agit des emprunteurs les plus risqués en termes de santé (sénior, risques aggravés) dont le taux dépasse fréquemment le seuil de l’usure en raison du poids très important de l’assurance dans le TAEG. Les emprunteurs modestes peuvent également être encore impactés en raison de la hausse des écarts de taux pratiqués par les banques selon les revenus et l’apport pouvant atteindre 1 point, soit 100 points de base », remarque Sandrine Allonier.
Combinées à l’assouplissement des d’endettement maximal à 35 %, ces bonnes nouvelles devraient resolvabiliser certains emprunteurs et diminuer le taux de refus, contribuant au dynamisme du marché immobilier au 1er trimestre au moins…
Quelles perspectives pour l’année 2021 ?
A quoi s’attendre ensuite ? « En 2021, rien n’indique que les taux de crédit immobilier risquent de remonter… Tant que la situation économique liée à la crise sanitaire restera celle-là, avec une inflation très basse et une faible croissance, la Banque centrale européenne devrait maintenir sa politique accommodante et donc un contexte de taux globalement bas. En outre, les banques ont pour 2021 des objectifs de production de crédits équivalents à ceux de 2020, ce qui devrait les conduire à maintenir une politique de taux attractifs pour capter de nouveaux clients », conclut Julie Bachet.
Un article a retrouver sur le site professioncgp
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